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Récit du Marquis de la Franquerie

La première Apparition à Tilly eut lieu le 18 mars 1896 ; les trois religieuses de l’école et leurs élèves

(une soixantaine d’enfants) en furent les bénéficiaires alors qu’elles récitaient le chapelet.

Les visions de l’école durèrent quatre mois et demi ; la Sainte Vierge apparaissait à environ douze cents mètres,

au-dessus du champ Lepetit.

 

L’Apparition restant muette, le 26 juillet, les voyantes dans une Communion fervente, demandèrent à la Sainte Vierge

de faire connaître sa volonté ; le soir même, à la place de la vision habituelle, apparut une immense et superbe basilique.

A partir du mois d’avril, de nombreuses Apparitions se produisirent à l’endroit où, de l’école, on voyait la Sainte Vierge,

au champ Lepetit, à l’entrée duquel, bien avant les Apparitions, le propriétaire avait affiché :

 

« ON NE BLASPHEME PAS ICI »

LA PRINCIPALE VOYANTE DU CHAMP

FUT MARIE MARTEL

Agée de vingt-quatre ans ; elle avait eu une première vision à l’âge de neuf ans ; elle va devenir une âme victime

et sa vie une longue suite de souffrances, peut-être jusqu’à la stigmatisation invisible.

Plusieurs fois elle fut guérie miraculeusement.

 

Phénomène qui confronta les sceptiques et les données des rationalistes, les visions, que ne verront pas les personnes présentes, se refléteront dans les yeux de la voyante : la Sainte Vierge ou la future basilique.

C’est la Vierge qui apparaît le plus souvent et affirme :

 

« Je suis l’Immaculée »

 

Elle égraine le chapelet et appelle à la prière et à la pénitence.

 

Marie Martel voit aussi Notre-Seigneur et des Saints

 

l’Archange Saint Michel et Sainte Jeanne d’Arc occupent une place de choix.

Images reproduites selon les indications

de la voyante Marie Martel.

 

Souvent une pluie de lys tombe du Ciel et disparaît en arrivant au-dessus du sol.

 

 

Marie Martel fait la description extérieure et intérieure de la future basilique, en fait le tour sur le terrain et dessine même un croquis de sa vision.

 

Le monument aura environ cent vingt mètres de long sur trente-deux de large, avec quinze fenêtres, quinze autels et quinze marches pour rappeler les quinze Mystères du Rosaire.

 

Elle indique les titulaires des chapelles et, comme celui de l’une d’elles n’est pas désigné, sur la demande qui lui est faite,

la Sainte Vierge lui fait comprendre que ce serait en l’honneur de Jeanne d’Arc lorsque elle serait honorée d’un culte public.

 

 

La basilique est surmontée d’un dôme à trois couronnes, symbolisant la tiare et la Royauté du Christ sur le monde, que domine une immense statue du Sacré-Cœur qui ouvre les bras.

 

 

La statue de Saint Michel terrassant le dragon domine le fronton du porche d’entrée.

 

 

L’Archange devra être l’objet d’un culte spécial, tout comme Jeanne d’Arc.

 

 

Les révélations de la Sainte Vierge confirment en quelque sorte les Instructions de Léon XIII, notamment concernant

la récitation du Rosaire et spécialement du Rosaire médité.

 

Le texte des Mystères est montré à Marie Martel jusqu’à ce qu’elle puisse sans erreur les réciter de mémoire.

 

 

L’avenir lui est révélé : elle dévoile tout le plan de déchristianisation de la France par l’école ; d’avance, elle a la vision

de la prochaine catastrophe de la Martinique ; elle annonce les persécutions dont l’Eglise allait être la victime

et les châtiments qui en seraient la conséquence, notamment la destruction de Paris par le feu ; les sanglantes batailles

qui eurent lieu à Tilly à la fin de la guerre de 1939-1945 (Tilly a été pris et repris plus de vingt fois), comme aussi

la protection miraculeuse dont bénéficieraient ceux qui demeureraient fidèles aux Apparitions de Tilly.

 

Le tout s’est réalisé à la lettre : le manoir de la famille Boucher en est l’exemple le plus évident.

 

 

Le 8 décembre 1901, elle annonce la crise de l’Eglise :

« Il faut prier, mes enfants, pour tout ce qui se passe dans une grande partie du clergé…

 

Ces choses sont épouvantables… 

 

La colère divine va  les frapper parce qu’ils ont foulé aux pieds les paroles que j’ai apportées à la terre… »

 

« Tous les malheurs, que je suis venue annoncer sur le mont de la Salette, vont arriver.

Le clergé a foulé aux pieds ma parole, il s’est moqué, il n’a pas voulu m’entendre… 

Son cœur va être torturé. Pour son manque de foi dans mes avertissements, la justice divine 

va les réveiller; leur cœur est plus dur que la pierre, il n’y a que les châtiments  

qui viendront les frapper qui leur feront comprendre la lâcheté de leur conduite ». 

Le 31 janvier 1903 : 

 

« Oh, mes enfants, priez, priez, livrez-vous à la pénitence. 

 

Je ne puis plus retenir la justice divine. 

 

Priez pour le Saint-Père, son cœur est torturé.

 

Priez pour le Roi qui doit venir.

 

 En ces jours vous vivez SOUS LE REGNE DU CRIME.

 

  MAIS LA FRANCE VA RÉGNER PAR LE SACRE CŒUR 

LE ROI QUI VA VENIR PORTERA DANS SES ARMES 

LES INSIGNES DE MON DIVIN FILS

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Dans une autre circonstance :

 

« JE DEMANDE QU'ON VIENNENT PRIEZ EN CE LIEU POUR LE ROI QUI DOIT VENIR ».

 

Marie Martel ne connaît pas le nom du Roi, elle sait seulement que

« C’EST LA MONARCHIE QUI ASSURERA LE RELÈVEMENT DE LA FRANCE DANS UNE ÈRE NOUVELLE,

PARCE QUE LA ROYAUTÉ EN FRANCE EST TRADITIONNELLEMENT UN RÉGIME CHRÉTIEN »

Elle reçoit souvent la consigne :

« PRIE JEANNE D’ARC ! »

A ce moment même, à quelques kilomètres de Tilly, à Hottot-les-Bagues, une neuvaine venait d’être faite en

l’ honneur de la Pucelle pour obtenir la guérison de Rose Savary,  aveugle depuis  treize  ans,  

cette guérison devant servir au procès de Béatification.

 

Seul le  curé  était au  courant : le  quatrième jour, Rose,  après une fervente communion, recouvra

instantanément la vue. Ce  miracle  fut  consigné  dans la Cause  de la Libératrice de la France.

 

Or, c’est précisément à ce moment la voyante, ignorant les démarches faites au presbytère de Tilly en faveur de  la béatification de Jeanne d’Arc que Marie Martel vit apparaître Jeanne d’Arc pour la première fois. »

 

« Le doyen fut profondément ému et surpris en entendant la voyante lui faire le récit de cette Apparition.

 

« Marie Martel, dans son ignorance de l’Histoire des faits historiques où l’intervention divine se révèle palpable, indiscutable, ne comprit pas d’ abord la portée de sa vision; elle se demanda naïvement  pourquoi

la Vénérable venait lui apparaître. 

 

Ce fut plus tard qu’elle apprit que l’ héroïne bergère avait la mission de protéger la France dans l’avenir, après

l’ avoir sauvée dans le passé…

 

Le nom du sublime patriote est intimement lié à l’œuvre de régénération de notre malheureuse France… ».

 

Plusieurs fois, elle voit Jeanne avec son Etendard et la Colombe virevolter

autour de lui ou se poser sur le haut de la hampe. 

 

Le 3 octobre 1897,

la Sainte Vierge tient en sa main une branche de lys portant trois magnifiques fleurs, puis,

au-dessous, Jeanne d’Arc avec ses cheveux châtains et bouclés.

 

Elle annonce que la Pucelle réapparaîtra à Tilly.

 

Le 8 décembre 1900,

le Sacré-Cœur confirme Ses révélations à Sainte Marguerite-Marie et demande

la fondation de l’Adoration perpétuelle du Très Saint-Sacrement à Tilly.

Lors de la dernière Apparition de la Sainte Vierge, Marie Martel, qui n’ aura plus ensuite que des locutions intérieures, contemple un tableau de la Sainte Famille d’ une conception absolument remarquable :

 

Jésus – Lui, le Maître est debout au centre, Il regarde en haut, les bras levés, implorant Son Père 

la Sainte Vierge est assise et soutient le bras gauche de son Divin Fils, attestant son rôle  

d’auxiliaire dans l’œuvre de  la médiation divine, de Co-Rédemptrice; Saint  Joseph est à genoux,

dans l’attitude qui convient à la créature qui prie son Créateur. 

Le Pape Léon XIII avait, dés 1892, recommandé la dévotion à la Sainte Famille.

 

Il avait même préscrit que les familles chrétiennes s’y consacrent. 

 

Il avait établie l’association universelle de la Sainte Famille, dans chaque maison on devait

avoir une image et prier devant, tous les jours.

 

Il désirait pour cela une représentation unique, et avait mis le sujet en concours.

 

Il n’avait retenu aucun des projets présentées. 

 

Il apprécia et retenu celui de Tilly présenté par l’Abbé Durand au cours de l’été 1900.

 

- La Sainte Famille y est en prière -

 

Le tableau fut conserver dans les appartements privé du Saint Père.

 

(Ce tableau fut présenté à Marie Martel pendant ces nombreuses apparitions...)

SAINT MICHEL ARCHANGE

 

Mardi 29 Juin 1897.

Il semble que Marie Martel voit pour la première fois Saint Michel.

 

Elle lit une banderolle sur laquelle est inscrit:

 

“ Jésus il faut prier, à DIEU il faut retourner, 

la Sainte Vierge il faut implorer, Saint Michel il ne faut pas oublier ”.

 

.........................

 

Le 18 décembre 1904,

je fus réciter mon Rosaire à la chapelle.

Au troisième chapelet, j’aperçois devant moi une grande clarté: au milieu de cette lumière

je vis paraître et disparaître le Sacré-Coeur.

 

Un moment après, je vois Saint Michel portant l’étendard du Sacré-Coeur.

 

Plusieurs mots étaient écrits en latin au-dessus du Coeur qui était sur le milieu de l’étendard. 

 

La blessure du Coeur était déchirée.

 

Saint Michel était vêtu comme si c’eût été de l’argent.

 

Il portait sur le milieu de sa poitrine une croix rouge.

 

Sa physionomie était celle d’un jeune homme de 20 ans.

 

Au-dessus de sa tête brillait une étoile.

 

Ses cheveux semblaient flotter sur ses épaules.

 

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Le 8 décembre 1905,

Saint Michel me dit que c’était lui qui m’avait dit, qu’il fallait que je prie Jeanne d’Arc.

 

Je reconnus cette voix.

Il me dit aussi que j’avais été choisie par Dieu pour défendre et combattre contre les ennemis

de la Reine du Ciel et de son Christ.

 

L’ Archange avait son épée et son étendard, il fit un geste de la main droite vers la terre

pour repousser un être invisible.

 

Décembre 1904,

Marie Martel “ je vis aussi Saint Gabriel, vêtu d’une robe blanche avec un manteau bleu parsemé d’étoiles et bordé d’une frange d’or : le manteau était doublé de rose...”

 

“ Je vis aussi Sainte Philomène vêtue de blanc, elle tenait aussi une branche de lys à sa main droite,

et sa main gauche reposait sur sa poitrine, le regard vers le ciel... ”

 

“ Je vis aussi Saint Martin vêtu d’une robe blanche, avec une moitié de manteau brun,

sur le bras gauche, qui tombait en écharpe... ”

 

“ Je vois Sainte Anne, qui donne à Saint Marthe, un bouquet de fleurs de lys qu’elle a cueillis

sur une tige que tiennent des Anges... ”

 

.........................

 

Mercredi 15 septembre 1897,

Marie Martel voit la Sainte Vierge enfant et ces deux parents Sainte Anne et Saint Joachim...

 

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Le 15 août 1901,

Marie Martel voit pour la première fois Sainte Radegonde, qui l’avait guérie à Poitiers*.

Elle est toute vêtue de blanc, avec un beau manteau frangé d’or, et une couronne sur la tête

(Reine de France)...

 

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Jeudi 18 mars 1897,

“ Ce jour-là je vis le petit Jésus enfant que portait Saint Joseph sur son bras gauche.

Le petit Jésus était d’une beauté ravissante...

 

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Samedi 5 juin,

Elle voit la colombe, l’Agneau et Saint Jean Baptiste l’ agneau dans ses bras (comme à son habitude)....

 

Introduction aux apparitions de Tilly

 

Sources:

 

« Introduction aux mystères de Tilly », Bertrand de Latour, Collection les documents de Tilly, 1973.

« Rapport Lu au Congrès Marial de Fribourg », par le Révérend Père Lesserteur, professeur de théologie, 1902.

« Marie Martel », Jean François Villepelée, les amis de Notre Dame de Tilly, 1983.

« Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge », chapitre « Tilly sur Seulles »,

Patrick Sbalchiero, René Laurentin, Fayard, 2007.

« Enquête sur les apparitions de la Vierge », Perrin, Paris, 1995.

 

 

Marie Martel

 

Marie, Léontine, Lucie Martel est née le 12 février 1872 à midi au bourg de Cristot.

 

Originaire du Calvados, elle a toujours été pieuse et pure.

Lors de sa première communion, elle a été favorisée d’une apparition de la Sainte Vierge.

 

Lors des premières apparitions de Tilly, Marie Martel avait 24 ans et travaillait comme couturière à la journée.

 

Les premiers faits merveilleux se déroulèrent dans une école libre de Tilly, où trois religieuses institutrices

de l’ordre du Sacré Cœur, ainsi que 60 élèves et quelques adultes (qui étaient là par hasard) déclarent avoir vu

le 18 mars 1896 une Vierge rayonnante de clarté.

 

Elle avait la posture de l’Immaculée Conception, et est apparue dans les airs, nette mais à une distance incertaine.

 

Tous furent ravis et récitèrent le chapelet, pendant de longs moments. Des enfants de six à sept ans restèrent à genoux

sur les tables pour prier sans ressentir la moindre fatigue ou lassitude.

 

Les cinq jours qui suivirent on interdit aux enfants de regarder par la fenêtre.

 

La Vierge réapparaîtra encore plusieurs fois, pour la plus grande joie des enfants.

 

Le même 18 mars 1896, à Tilly-sur-Seulles, Marie Martel et Louise Polinière, ont vu la Sainte Vierge près d'un ormeau

(qui se trouvait à l'arrière de la chapelle actuelle).

 

Elle avait entendu parler des apparitions de l’école, et son cœur l’amèna, après sa journée de travail, dans ce champ.

 

Marie Martel décrivit la Vierge comme étant « d'une beauté céleste, vêtue de blanc avec une ceinture bleue, des roses d'or posées sur ses pieds nus et à ses pieds, sur une banderole blanche, avec ces mots écrits en lettres d'or :

 

"Je suis l'Immaculée"

 

La gazette de l'époque rapporte que bientôt, la nouvelle connue, le malheureux arbre fut transformé en lambeaux.

Tout le monde en voulait un petit bout, une écorce, une feuille, une branche. 

 

Entre mars et juillet 1896, « L’écho de Tilly », journal à dix centimes, dénombra jusqu'à 26 apparitions dans le champ Lepetit

qui surplombait la Seulles.

 

Marie Martel raconte « Au mois de juillet, fête de Notre-Dame du Mont Carmel,

pour la première fois j'entendis la voix de la Sainte Vierge, qui me dit :

 

- Pénitence! Mon enfant, Pénitence !

 

La Sainte Vierge me dit :

- Mon enfant, veux-tu être heureuse en cette vie ou en l’autre ?

 

Tout de suite, je lui dis "O ma bonne Mère ! Je veux aller avec vous, tout de suite, si vous le voulez."

 

La Sainte Vierge me dit :

- Mon enfant, tu auras ici-bas beaucoup à souffrir, si tu es fidèle à la mission que tu as à remplir,

Je te promets d'être bien heureuse dans l’autre vie.

 

Et le dernier mot de la Sainte Vierge fut celui-ci :

- Mes biens chers enfants, Je vous supplie de bien prier et de faire pénitence.

 

C'est par la prière et la pénitence, que vous apaiserez les vengeances du ciel. »

 

Le jeudi 14 janvier 1897, Marie Martel supplia qu'on la conduise au Champ. Elle eut d'abord une extase de 10 minutes, pendant laquelle elle vit l'Enfant-Jésus, dans un nuage, à côté de la Vierge.

 

Quelques jours après, la Vision expliqua à la voyante que le martyre en question consisterait en de très grandes épreuves.

 

Une deuxième vision, qui dura 28 minutes, se produisit ensuite. Pendant celle-ci, la Vierge lui dit encore «  Pénitence ! »

et ajouta « Souviens-toi des épreuves à venir ! ».

 

Inquiète pour la santé de sa mère, Marie Martel obtint sa guérison.

Au mois de février, Marie Martel tomba gravement malade et tous s’inquiètaient pour sa santé.

Le Samedi 22 Mai 1897, Marie Martel arriva au Champ à 4 heures. Après quelques Ave, elle entra en extase :

 

«  Oh ! L’étendard !... Vénérable Jeanne d'Arc !... »

 

Puis elle tomba à genoux, et marcha ainsi l’espace de quelques mètres.

Elle demanda à sa Vision plusieurs grâces, et s'écria :

« Oh ! Ne les frappez pas ! Je vous en supplie, ma bonne Mère ! »

 

Elle se relèva alors, toujours en extase, et s'approcha de la barrière en élevée derrière la Chapelle.

Son regard devint très brillant.

«  Oh ! Que c'est beau ! s'écria-t-elle, que c'est beau ! On ne pourra jamais construire rien d'aussi beau ! »

 

A ce moment, on distinguait nettement dans ses yeux l'image d'une basilique.

La vision cessa quelques instants après. Elle a duré 42 minutes.

 

Dans d’autres extases, elle décrivit encore la future basilique de Tilly, elle en fit même un dessin.

Ce dessin était conforme à ce que les petits enfants de l’école avaient admirés.

 

Marie Martel raconte « J'ai demandé à notre bonne Mère, pour l'adoration du Très Saint-Sacrement, où il fallait l'établir?

 

La voix répondit : «Ici-même.»

 

Et, à ce moment, je me suis trouvée comme transportée, et tout à coup j'ai vu très distinctement le Très Saint-Sacrement,

porté par un Ange. Plusieurs Anges étaient devant, sur deux rangs, et marchaient en reculant ; d'autres marchaient

en arrière, aussi sur deux rangs.

Le Très Saint-Sacrement laissait sur son passage une traînée très lumineuse.  Oh ! Que c'était beau à voir !

 

Les Anges tenaient des cierges allumés à leurs mains. Tous étaient vêtus de blanc. »

 

Le jeudi 27 mai, fête de l’Ascension une grande foule se trouvait au Champ.

 

Marie arriva vers 6 heures, et eut successivement deux extases. Un pieux pèlerin témoigne :

« Marie a vu couronner les petites victimes, les enfants du Bazar de la Charité. Elle a vu couronner d'abord trois Religieuses de Saint Vincent de Paul : le premier jour, elles n'ont fait que traverser les flammes du Purgatoire.

 

Marie Martel écrit dans ses notes : « Plusieurs fois j'entendis ces mots : « Pénitence ! » La Sainte Vierge demanda que l'on fasse bénir des cierges. »

 

Notre bonne Mère me demanda si je voulais souffrir pour la conversion des pécheurs.

 

Je répondis : « Oui, par amour pour vous, et pour tout ce qu'on a fait subir à votre divin Fils. » 

 

Un jour la sainte Vierge me dit :

« Mon enfant, prête la relique que tu portes qui est celle de la vraie croix. Porte-la à la petite Bétou : elle va guérir.

A partir de ce jour, à tous ceux qui te la demanderont, il ne faut pas la refuser...

Mon enfant, ajouta-t-elle, par la vertu de cette croix, vous obtiendrez beaucoup de guérisons et de conversions. »

 

Donc, la petite Bétou, qui, la première, l'a eue, a été guérie d'une méningite. A chaque fois qu'on l'a demandée

pour obtenir la conversion d'un pécheur, il a été converti. Une jeune fille du nombre des pèlerins demanda

à Marie la médaille bénie au Champ par la Sainte Vierge, pour un impie très malade.

 

Une personne fut chargée de mettre ensuite la médaille sur ce vieil endurci. La famille présenta aussi un prêtre.

Ce fut alors, de la part du malade, un débordement d'injures et de grossièretés telles qu'un possédé du démon n'aurait

pu en trouver de plus outrageantes.

Le pauvre prêtre courba la tête sous cette humiliation, et se retira navré, honteux, et tout épouvanté d'être ainsi traité

et mis à la porte. Quand il fut parti, la famille désolée se dit « Hé bien ! la médaille de Tilly ne nous a pas servi

à grand chose ! »

 

Alors la personne, qui devait l'attacher sur le malade, dit « Mais il ne l'a pas... Je ne la lui ai pas encore mise... ».

On s'empresse aussitôt de la lui mettre, et, très peu de temps après, le malade demande à sa mère

« M. le Curé reviendra-t-il me voir ? » « Mon pauvre ami, lui répond sa mère, après tout ce que tu lui as dit, il n’est pas possible qu’il songe même à remettre les pieds chez nous. » « Ah, je veux qu'il revienne ! Qu'on aille le chercher ! Je le demande...

J’ai besoin de lui… »

 

Quand le prêtre sortit de la chambre, il pleurait de bonheur, car le malade s’était confessé.

Il vécut encore 4 jours, reçut avec la plus grande piété les derniers Sacrements et mourut dans des sentiments de foi,

de contrition, de confiance en Dieu.

 

En Juillet 1899, Marie Martel se rendit dans sa famille et obtint la conversion de son père, incrédule.

De février à mars 1906, Marie Martel fut assaillie de calomnies. La Sainte Vierge lui avait dit :

 

« Mon enfant, tu vas être bien humiliée. Il va venir un moment que tu vas être bafouée.

 

Tu verras beaucoup de trouble autour de toi. Les enfants, on les fait blasphémer.

 

Le saint nom de Dieu n'est plus respecté dans la plupart des familles, mais le bon Maître va les châtier.

 

Mes enfants, redoublez de prières pour la guérison des malades, et particulièrement pour la conversion des pécheurs. »

 

Elle vit ce même mois de mars Saint Joseph et l’archange Saint Michel.

 

Une autre fois « Mon enfant, mon enfant, sois courageuse !... Tu seras toujours persécutée par le monde et le démon...

Quand tu seras découragée, repasse, dans la mémoire toutes les fois que Je me suis montrée à toi... Ne crains riens !

Je serai toujours près de toi... Il y aura bien des fois que tu te trouveras découragée, même que ta foi sera prête

à te manquer....Rassure-toi, invoque mon nom... Cela suffira pour te ranimer... C'est, Dieu qui le permet pour t'éprouver.

Enfant, sois bien généreuse !»

 

Au mois d’octobre, elle fut malmenée par le démon.

Puis au mois de décembre, elle tomba malade d’un ulcère à l’estomac et fut poursuivie des assauts du démon.

 

Les témoignages étaient nombreux, voici comment s’exprimait à ce sujet un ancien officier, très instruit et observateur :

« J’aurai toujours le souvenir de ses inexprimables élans de prières, alors que ne pouvant se mettre à genoux, debout,

les bras tendus vers inexprimables élans de prière, elle clamait ses invocations.

Je verrai toujours dans ses entrées subites dans le ravissement ; celle d’une belle statue, immobilisée dans la contemplation, et dontle visage exprimait la joie et le bonheur le plus intense. »

 

« Je n’ai jamais rien contemplé de plus beau, disait un touriste passablement sceptique ; le spectacle que voit cette jeune fille doit être merveilleux de splendeur. »

 

Dés le mois d’août 1896, on constata pendant les extases, dans les yeux de la voyante, un phénomène étrangère, qui se reproduisit bien des fois dans la suite.

 

De nombreux témoins y aperçoivent l’image d’une "Vierge très lumineuse, vêtue d’une robe blanche, serrée à la taille

par une ceinture bleue céleste, et enveloppée d’un voile léger. Des rayons s’échappaient de ses mains." 

 

En juillet 1901, une foule de pèlerins virent « des phénomènes dans le soleil, et une pluie impressionnante

de globes lumineux.

 

En 1897, sur le champ Lepetit à la sortie du bourg de Tilly-sur-Seulles, une première chapelle en bois fut érigée : 

« Notre-Dame-du-Rosaire », construite avec l’autorisation de Mgr Hugonin, évêque de Bayeux.

 

Cette chapelle fut détruite pendant les bombardements de 1944, et reconstruite en mai 1953.

 

La modeste chapelle est aujourd'hui connue sous le nom de la « chapelle du Très-Saint-Rosaire ».

 

L’abbé Gabriel a célébré la première messe de cette chapelle le 31 mai 1972.

 

En mai 1906, Pie X avait accordé une bénédiction spéciale au doyen de Tilly et à Marie Martel.

 

En mars 1909, Mgr Amette fit pénitence pour avoir parlé contre Tilly.

 

Dans ses Notes intimes, Marie consigna, à la date du 3 mai, la phrase suivante : La Sainte Vierge nous a bénis, et Elle nous recommanda de prier pour le clergé « car il n'est pas ce qu'il devrait être ».

 

« Notre bonne Mère me dit que j'aurais beaucoup à souffrir de la part des hommes.

 

- "Ici-bas, mon enfant, tu n'auras que la souffrance. Sois courageuse calme et patiente !

 

Je te consolerai dans la souffrance".

 

"Ce que tu m'as demandé, un jour que tu souffrais beaucoup, te sera accordé ; mais, pour cela, il faut le demander,

tous les jours, avec simplicité".

 

« Tu trouveras des jours où la souffrance sera très grande, même où tes parents adoptifs se décourageront,

en te voyant souffrir. Mais il ne le faut pas ; au contraire, c'est toi, dans la souffrance, qui les consoleras.

Dis-leur : il ne faut pas vous décourager.

 

Tu souffriras aussi pour tous ceux qui ne veulent pas de Dieu, en particulier pour ceux qui le blasphèment

et qui l'outragent...

 

O enfant, sois généreuse ! Réponds à mon appel et à celui de mon divin Fils ! »

En 1899, Marie Martel fit sa première retraite au monastère de Mesnil Saint Denis, chez les religieuses Norbertines. En 1902, elle devint tertiaire de Saint François.

 

Au mois de novembre 1906, Marie Martel se retira à Mesnil Saint Denis, à cause de sa santé fragile. Marie Martel obtint de nombreuses guérisons, mais restait elle-même souffrante. Elle termina sa vie avec les religieuses de Mesnil Saint Denis.

Le 17 août 1899, Marie Martel, devant la Grotte de Massabielle à Lourdes, entendit : « Tu vois que le monde vient ici en grand nombre pour prier (…) ce n’est pas beaucoup en comparaison de ceux qui viendront là-bas à Tilly.

 

Un jour viendra où Lourdes deviendra un petit Tilly.»

 

Prophéties

Janvier 1897 :

- Le premier jour, j'entendis la voix de la Sainte Vierge, qui me dit "Pénitence !" Je lui demandai la force de souffrir

avec amour.

 

La Sainte Vierge me dit aussi :

-Mes enfants, priez, car de grands maux vont vous frapper.

 

La guerre va bientôt se déclarer de tous côtés contre l'Église.

SAINTE JEANNE D’ARC

 

Le 3 octobre 1897, la Sainte Vierge tient en sa main une branche de lys portant trois magnifiques fleurs, puis, au-dessous, Jeanne d’Arc avec ses cheveux châtains et bouclés. 

 

“ Elle annonce que la Pucelle réapparaîtra à Tilly ”

 

.........................

 

Mardi 18 mai 1897,

Marie Martel voit Sainte Jeanne d’Arc pour la première fois :

“ Jeanne d’Arc est revêtue d’une armure qui lui couvre la poitrine et les bras. Elle a des picots aux coudes.

 

Elle porte une jupe bleue violet, parsemé de lys d’or.

 

Elle tient dans sa main droite une épée.

 

Dans la main gauche un étendard blanc sur lequel sont écrits en lettres d’or:

 

” Jésus, Marie “. 

 

Une Colombe est perchée à l’extrémité de la hampe de l’étendard”.

 

Marie Martel, précise : 

 

“ La Sainte Vierge m’a dit qu’elle (Jeanne d’Arc) réapparaîtrait au moment du grand danger,

et de nouveau elle viendra sauver la France.

 

Elle réapparaîtra partout où elle est passé ”.

 

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La colombe voltige autour de l’étendard de Jeanne d’Arc, jusqu’à ce qu’elle repose

et demeure sur la tête du Christ Roi.

 

.........................

 

Lundi 17 mai,

Jeanne d’Arc à Marie Martel,

“ Prie pour la France ! et puis avant de disparaître, Jeanne d’Arc dit, mais d’une voix très ferme : 

 

” Je réapparaîtrai ! “

Un schisme est en train de se faire

 

La Sainte Vierge supplie, les yeux tournés vers le ciel, et puis, se retournant vers moi, elle me dit :

 

Oh ! Paris, Paris n'a pas respecté les lois de mon divin Fils...

Il sera châtié et détruit par le feu... Il y aura peu de monde qui restera...

 

Ceux qui resteront ne se reconnaîtront pas...Paris sera détruit par le feu, s'il refuse de se convertir...

voilà la punition qui lui est réservée !...

 

La Sainte Vierge dit aussi que les riches deviendraient bien pauvres.

 

L'Angleterre sera châtiée. J'ai vu des navires s'enfoncer, sur lesquels était écrit Angleterre.

 

 

Le Mercredi 27 janvier 1897, malgré le temps qui est horrible, Marie se rend au Champ, où se trouvent une centaine de personnes. Elle est favorisée d'une extase, qui dure environ 20 minutes.

 

Elle raconte :

 « J'entendis la Sainte Vierge qui me dit :

« Mon enfant, il faut bien prier, surtout pour la Martinique, car elle sera châtiée, et ce sera par une pluie de feu du ciel,

qu'on ne pourra pas éteindre.

 

Un grand nombre vont périr ; Ceux qui resteront, s'ils refusent de se convertir, un second coup sera porté,

et la peste va y régner. »

 

La Sainte Vierge me fit voir la catastrophe, je voyais le feu sur la mer, qui atteignait les navires.

 

Le feu consume ces navires... c'était toute une pluie de feu. »

Le mardi 18 mai 1897, Marie Martel eut une longue et belle extase de 45 minutes.

La voyante paraissait très heureuse.

 

On l'entendit s'écrier : « Oh ! Belle !... Elle est Vénérable !... »

 

Puis, elle tomba à genoux, et resta vingt minutes environ, la tête un peu inclinée en arrière, les mains à la hauteur des épaules, la paume en dehors.

 

Elle se relève ensuite et récite le "Souvenez-vous". La vision cesse peu après.

 

Marie a vu, pour la première fois, Jeanne d'Arc. Voici la description en fit :

 

« Jeanne d'Arc est revêtue d'une armure, qui lui couvre la poitrine et les bras : elle a des picots aux coudes.

 

Elle une jupe bleu-violet, parsemée de lys d'or. Le visage est très beau.

 

Elle est tête nue : ses cheveux arrondis sur son col sont assez courts.

 

Elle tient dans sa main droite une épée, et dans la gauche, un étendard blanc, sur lequel

sont écrits en lettre d'or ces mots :

"Jésus, Marie."

 

Une colombe est perchée à l'extrémité de la hampe de l'étendard. »

 

Cette apparition de Jeanne d'Arc, en cette circonstance, se relie à une coïncidence très remarquable.

 

Le doyen de Tilly avait demandé l’intercession de Jeanne d’Arc avec une neuvaine pour guérir la cécité d’une malade.

Celle-ci a été miraculeusement guérie.

 

L’évêque d’Orléans fit porter ce miracle pour le procès de béatification de Jeanne d’Arc et le jour même de la vision de Marie Martel, le doyen reçut une lettre de l’évêque qui l’en avertit.

 

Marie Martel écrivit dans ses notes :

« Au mois de mai 1897, je vis Jeanne d’Arc. La Sainte Vierge me dit qu’elle réapparaîtrait au moment du grand danger,

et de nouveau elle viendra sauver la France.

 

Elle reparaîtra partout où elle a passé. Le dernier mot fut pauvre Rouen ! Malheur à Rouen ! »

En mai, Marie Martel a d’autres révélations :

 

« Mon enfant, pour toi le monde sera méchant. Il y en a qui chercheront à t'écraser, à te piétiner ; on te crachera au visage.

 

Surtout sois, calme et ne réponds rien. Tu seras bien humiliée. Ce que Je t'ai annoncé c'est la vérité.

 

Si Dieu n'a pas encore frappé, c'est que, dans sa bonté de Père, Il a attendu le retour des pécheurs ;

et aujourd'hui qu’a-t-Il reçu de cette attente ?

 

Que des blasphèmes...

 

Et pourtant mon divin Fils, dans sa bonté, leur a fait connaître tous les malheurs qui les menacent, par des avertissements qu'Il leur envoie.

 

Maintenant, Dieu va frapper, si on refuse de prier, de faire pénitence et de se convertir.

 

Oh ! Priez, mes biens chers enfants, car Je ne pourrai bientôt plus arrêter cette colère divine, qui sera envoyée

de la part du divin Maître.

 

La Sainte Vierge dit : 

« Le premier coup sera porté sur Paris : des théâtres vont sauter; des victimes vont brûler ; le sang va couler. 

(Je voyais Montmartre épargné, Versailles détruit. Fontainebleau conservé).

Il faut bien prier. Vous êtes dans des jours de danger, et il y aura des préservés.

 

Une catastrophe va passer dans une fête donnée; et l'autre n'est rien à côté.

 

Plusieurs me verront m'élever au-dessus du danger, et les Anges qui seront à mes côtés.

 

La catastrophe va être si terrible que peut-être le monde va mieux prier...

 

Je les vois venir à Dieu dans un temps plus éloigné...

 

Oh! Que de mères éplorées !...Elles pousseront des cris vers le ciel, quand elles verront leurs enfants se tordre

dans les flammes !...

 

Oh ! C’est là que ces mères oublieront les fêtes de Baal et tous leurs plaisirs ; et, pendant ces jours de deuil,

le monde va mieux prier.

 

Beaucoup viendront se prosterner devant les divins tabernacles, et demanderont pardon à Dieu...

 

Ah ! Que de repentirs ! Mais, hélas ! Il sera trop tard !...

 

Puisque le monde ne veut pas prier, voilà comment Dieu va frapper ! »

 

Et puis le mot «Pénitence !» a été répété.

Un grand miracle va avoir lieu, et bien d'autres vont suivre.

Il ne faut pas se décourager. Il faut prier, bien prier.

 

La Sainte Vierge dit aussi que dans une fête qui serait donnée pour de petits enfants, il y aurait beaucoup de victimes,

qui pousseraient des cris, qui retentiraient dans les airs.

 

Et la plupart de ces enfants, ce sont les mères qui les conduisent où mon divin Fils ne veut pas, et c'est là que ces mères

se frapperontla poitrine, quand elles verront leurs enfants se tordre dans les flammes. 

 

Pitié pour Paris !...

Retenez le bras de votre divin Fils !...Après que ce sera passé, ils n'y penseront plus !...

 

Pardonnez-nous !...Pardonnez-nous à tous !... »

 

Marie, qui ne ressent aucune fatigue, prend son chapelet, et en récite une dizaine.

L'émotion est telle que personne ne songe à quitter le Champ, et que tous continuent à réciter des prières dans le plus grand recueillement.

 

L'annonce des prochains malheurs qui doivent être envoyés, si l'on ne revient à Dieu et la prière, fait que chacun

prie de tout son cœur.

 

Ensuite Marie recommande de faire bénir des cierges et des bougies, en prévision du temps des ténèbres.

 

Au mois de juin 1901, le Sacré-Cœur de Jésus me dit:

 

" Mon enfant, à partir de ce jour, Je te prends pour être, auprès de mon peuple, mon intermédiaire, pour demander

à chacun de mes enfants de venir, tous les vendredis de l'année, passer une heure auprès des divins tabernacles :

c’est-à-dire faire une heure d'adoration, pour réparer tous les outrages, dont Mon Cœur est abreuvé chaque jour,

de la part de mes propres enfants.

 

Le dimanche, la plupart profanent Mon Saint Jour, que Je me suis réservé, et d’autres me blasphèment, et viennent même s'asseoir à ma table sainte, recevoir ma chair sacrée et mon sang précieux :

 

Ils viennent me faire subir une nouvelle agonie.

 

Il faut prier pour ces malheureux, pour qu'ils se convertissent.

 

Il faut implorer ma Sainte mère pour eux."

 

Le bon Jésus me dit aussi qu'il fallait que je commence par les pauvres, à demander à faire l'heure d'adoration.

 

" Et surtout, mon enfant, ne manque pas d'accomplir la mission que Je viens de te donner. Parfois tu y trouveras bien des ennuis et des épreuves : même on se moquera toi, on te trouvera à redire.

 

Mon enfant, foule la médisance aux pieds; car pour tout ce qui vient du ciel, il y a plus de difficultés que pour les choses qui viennent de la terre.

 

Enfant, sois courageuse ! Prends courage ! Réponds à mon appel !

 

Dis à ceux qui s'excuseront de ne pas pouvoir venir toutes les semaines, qu’ils viennent le premier vendredi de chaque mois, et surtout qu'il faut bien se préparer, pour venir me recevoir, pour réparer tous les outrages dont Je suis abreuvé, ainsi que

 

Mon Père, qui est prêt à frapper la France entière.

 

Elle est la plus coupable !

 

C'est elle qui a reçu le plus de grâces et de bénédictions, et Je n'en ai retiré que de l'ingratitude !

 

Le monde sera châtié, s'il refuse de prier et de faire pénitence.

 

La France sera châtiée... Les épreuves vont arriver…

 

Au moment où la loi sur les Congrégations va passer, que de Religieux et de Religieuses

qui vont quitter !...

 

Le schisme contre l'Église est en train de se faire...»

 

Le dimanche 7 Juillet 1901, sur les trois jours de ténèbres :

« Toutes les boules partaient du soleil, comme si elles étaient sorties de derrière lui.

Quand elles partaient du bas du soleil, elles étaient un peu allongées comme des citrons, puis elles grossissaient;

mais elles diminuaient en arrivant vers nous, jusqu'à devenir très petites.

 

Elles se balançaient alors ; d'un mètre de terre (…) Tout le monde en était couvert : elles étaient en quantité innombrables.

Il y en avait de vertes, de rosés, d'un bleu foncé, de noires (d'un noir de mine de plomb), de jaunes, couleur de flamme,

de feu...Les unes venaient en grande quantité vers nous, d'autres se dirigea tous côtés.

 

J'en ai vu beaucoup partir du soleil, et aller tomber sur l'Église surtout, ça me faisait bien mal. J’avais le cœur bien serré...

J'ai vu aussi à plusieurs reprises au-dessous du soleil comme une tenture de deuil, il n'y avait alors aucun nuage et le ciel

était tout rose. Ce noir n'était qu'au-dessous du soleil ; il disparaissait vite et a reparu à reprises…

 

C'est à ce moment que j'ai entendu une voix qui me disait que ce noir que je voyais, voilà comme seront les ténèbres !

Et les boules qui ressemblent aux flammes, c'est le feu pour Paris et pour différents endroits !

 

Voila comme le feu du ciel tombera.

 

On fera pénitence. On s'y refuse maintenant, mais on fera pénitence... Il faut prier…

mais beaucoup, pour arrêter le bras de la justice divine.

 

La voix était bien celle du Sacré-Cœur.

 

Toutes les autres boules que j'ai vu tomber, la voix me dit aussi « Voilà tous les châtiments de toute sorte, et puis aussi de grands malheurs vous menacent. Les bons paieront aussi pour les mauvais. »

 

La voix était très sévère, j'aurais bien préféré ne pas l'entendre. Que c’était triste !

 

Extase du 15 août 1901, la Sainte Vierge dit :

 

 « Mes enfants, toutes les boules que vous voyez ne sont rien, en comparaison des malheurs et châtiments de tout genre,

qui ont été annoncés, et dont on s’est tant moqué…

 

Il faudra réparer les outrages commis de tout côté. La plupart, le dimanche, ne vont pas à la Messe :

voilà ce qui outrage mon divin Fils !

 

Les autres blasphèment : voilà ce qui outrage mon divin Fils !

 

Beaucoup d’autres l’outragent tout prêt du Saint Tabernacle.

 

Priez, priez, mes enfants... Vous serez tous à peu prés à l'épreuve : les bons paieront pour les coupables,

J'en protégerai beaucoup,

en particulier ceux qui auront toujours eu confiance en moi.

 

Tous les animaux que tu as vus, voilà comme il en viendra en beaucoup d'endroits ! Ils dévoreront tout ce qu'ils trouveront

sur leur passage.

 

Beaucoup de monde sera dévoré. »

 

J'ai vu beaucoup de navires s'engloutir. Voilà comment tout le monde fera pénitence !

 

Le feu sur Paris a encore été annoncé, et c'est à ce moment que j'ai vu une grande banderole, sur laquelle était écrit :

 

« Guerre, peste, famine, fléaux de toute sorte. »

 

J'ai vu une croix entourée de petits Anges. Oh ! Comme ils étaient beaux !

 

Après, je vis sainte Radegonde. C'était la première fois que je la voyais. Elle reposait ses pieds sur une banderole, que tenaient deux petits Anges, et sur laquelle était écrit : «Sainte Radegonde.»

 

Comme elle était belle ! Elle était toute vêtue de blanc : un beau manteau blanc, avec bordure d'or. Elle était couronnée.

Après, j'ai vu le Sacré-Cœur. Oh ! Combien je fus saisie, en voyant le Cœur de Jésus tout saignant !

 

Le Sacré-Cœur me dit:

« II faut que tu demandes des adorateurs pour tous les vendredis, et il faut commencer par les pauvres. »

Le bon Jésus avait les bras étendus ; son visage était très sévère :

« Ici même, J'ai demandé une heure tous les vendredis, mais une heure d’adoration.

 

On ne s'y empresse pas... et cependant il le faut !

Je donnerai tant de grâces et de lumières, quand on aura accompli ce que Je viens de demander ! »

 

J'ai demandé aussi beaucoup l'exposition du Très Saint Sacrement, pour les premiers vendredis de chaque mois.

 

Le Sacré-Cœur me répondit :

- "Vous l’aurez, mais pas encore en ce moment".

 

J'ai demandé encore au bon Jésus pour les Congrégations religieuses, le Sacré-Cœur me répondit :

"On n’aurait dû rien demander et surtout ne pas fuir."

 

J'ai vu, à ce moment, de grosses gouttes de sang couler de son saint Cœur, ses yeux étaient tout remplis de larmes, mais je ne les ai pas vus tomber.

 

Et la voix reprit :

 

« Ils ne sont pas vaillants ! Ils ne sont pas vaillants ! »

 

Le Sacré-Cœur a annoncé aussi de grands malheurs, dont nous sommes beaucoup menacés.

 

« Dans bien des endroits différents, les petits enfants seront massacrés, même dans les bras de leurs mères.

 

Beaucoup de monde sera détruit par l'eau, d'autres par le feu du ciel. (…)

 

Tous ces châtiments sont terribles...Que de prêtres, qui ont fui, seront massacrés !...Le sang coulera à flots...

 

Il faut aussi prier beaucoup pour le Saint Père le Pape, et pour tout le clergé...

 

Quand tous ces châtiments vont passer, ils seront tous dans un grand effroi !

Voilà pourquoi il faut bien prier !...

 

J’en vois beaucoup tout abandonner. Ils oublieront tous les engagements qu'ils ont pris. 

Ils pâtiront, et même ils oublieront leur Père du Ciel.

 

Tous ceux qui resteront paisibles, et qui attendront avec patience tous ces malheurs, seront les bénis de mon Père.

 

C'est pour la dernière fois que Je vous avertis de tout ce qui va se passer : Guerre, peste, famine, fléaux de toute sorte.

 

Tout le monde aura à souffrir, plus on moins. Il faut que vos âmes se réveillent.

 

C'est le moment ! C'est l'épreuve !... »

 

Et puis la voix du bon Jésus me dit aussi que c'était pour la dernière fois qu'il demandait l'heure d'adoration.

 

J'entendis encore ces mots :

« La France, est coupable ; elle sera punie et châtiée, pour réparer les outrages dont mon Cœur est abreuvé.

 

La France fait une énorme plaie à mon Cœur.

Elle ne se contente pas, elle l'agrandit tous les jours.

Priez, mes enfants ! Venez près de mon tabernacle.

 

Venez adorer ce cœur, qui souffre horriblement à cause de votre ingratitude !

Oh ! Venez consoler mon cœur !

 

Il est le canal, par où débordent toutes les grâces, qu'il aime à répandre dans les âmes. Il est aussi la route, qui conduit dans la voie qui mène au Ciel. »

 

J'ai beaucoup demandé pour apaiser la colère divine. J'ai prié le bon Jésus d'adoucir tous ces châtiments;

j'avais une grande peur...

 

Le bon Jésus a regardé à droite et à gauche, et nous a bénis, comme pour nous dire :

Au revoir ! Son visage est devenu tout resplendissant et très beau.

 

Et puis, une grande lumière a tout enveloppé : l'Apparition est remontée. Je n'ai plus rien vu.

 

Quand je me suis retrouvée au milieu de tout ce monde, ça m'a paru bien triste, et cependant, d'un autre côté, j'étais joyeuse, car tout le monde priait bien ; j'ai pensé que c'était pour cela que le bon Jésus avait regardé de droite et de gauche : c'était sans doute pour entendre la prière de tous ses enfants...

 

Le 2 Décembre 1901 : « Je me suis rendue au Champ, comme la voix m'avait demandé (…) Il faisait très mauvais,

l'eau tombait à flots (…)Je me suis mise à genoux, et je commençai le chapelet.

 

C'est aux mystères douloureux que je vis devant moi une grande clarté très lumineuse, et, à ce moment, j'aperçus

tous les Anges qui entouraient notre bonne Mère, quand elle s'est montrée en ce lieu béni.

 

Je vis aussi beaucoup de lys, et des étoiles qui tombaient sur les Anges, et qui venaient tomber aussi sur nous.

 

A ce moment, j'ai entendu la voix de notre bonne Mère, qui me disait qu'il fallait prier beaucoup pour le Saint-Père,

et puis pour le clergé.

 

La voix de notre bonne Mère était bien triste ! Il me semblait que son cœur était bien gros, car la voix sanglotait :

 

Il faut prier pour tout ce qui se passe dans une grande partie du clergé.

 

O mes enfants ! Ces choses sont épouvantables !...

 

Quand Je vois les ennemis de mon Fils qui conduisent mes enfants à la mort ; quand Je vois ces ennemis

présenter leurs promesses trompeuses beaucoup de ceux qui portent le sacerdoce de mon divin Fils,

Je les vois, ces âmes, descendre dans le creux des abîmes, et Je vois aussi la colère divine qui va frapper !...

 

Toutes les paroles que J'ai apportées à la terre, la plupart les ont rejetées,

et même foulées aux pieds.

 

On a blasphémé mes paroles ! On se refuse d'y croire !...

 

Un moment va venir, où tout ce que Je suis venue apporter sur la terre sera prêché par les bien-aimés de mon divin Fils,

et tous ceux qui les ont blasphémées seront  frappés.

 

« Le Cœur de mon divin Fils est tellement outragé, que parfois Il oublie sa Sainte Mère !

Il est prêt à fendre le Ciel, pour les cribler tous, dans le crible de sa sainteté. »

 

« Tous les malheurs, que Je suis venue annoncer sur le mont de La Salette, vont arriver.

Le clergé a foulé mes paroles à ses pieds ; ils se sont moqués ; ils n'ont rien voulu faire ; ils n'ont pas voulu m'entendre !

 

Et aujourd'hui leur cœur va être torturé, pour manquement de foi dans mes paroles. Ici même, ils ont fait la sourde oreille à mon appel !

 

Mais la justice divine va les réveiller... Leur cœur est plus dur que la pierre !

Il n'y aura que les châtiments qui viendront les frapper, qui leur feront apercevoir leur lâcheté à mon égard ! »

 

Le 6 juin, devant 600 les personnes présentes. Le regard de Marie Martel s'élève et s'abaisse, puis s'élève de nouveau

et enfin se fixe : elle est en extase.

 

Ses mains se tendent en avant, son regard s'élève, et, soudain, elle fait un mouvement et s'écrie :

«Cœur Sacré de Jésus, ayez pitié de nous !»

La voyante marche ensuite, à genoux, l'espace de quelques mètres, et s'écrie de nouveau, d'une voix suppliante :

 

- Jésus, fils du Dieu vivant, ayez pitié de nous ! ...

- Mon Jésus, miséricorde ! ...

- Jésus, fils de David, guérissez nos malades ! ...

- Oh ! Arrêtez ces malheurs ! ...

- Protégez la France ! ...

- Ah ! Pardonnez-nous, je vous en supplie ! ...

- Arrêtez ! Arrêtez ! ...

- Défendez-les contre vos ennemis ! ... »

Après un nouveau signe de croix, elle reprend :

- Guérissez nos malades ! ...

- Nous prierons, mon bon Jésus.... »

 

La tête se tourne du côté gauche, et, les mains élevées à hauteur des épaules, la paume en dehors, elle répète cinq fois l'invocation : «Jésus, fils de David, ayez pitié de nous ! »

 

Elle récite ensuite deux dizaines de chapelet, et fait de nouveau un grand signe de croix.

Alors la tête se relève, et l'extase se termine. Elle a duré 46 minutes.

 

Pendant qu'elle implorait la pitié du Sacré-Cœur, Marie a entendu la voix de la Vierge, qui suppliait elle-même

son divin Fils sur un ton si touchant, qu'elle ne pouvait  ensuite en parler sans pleurer.

 

Voici maintenant comment la voyante relata ensuite dans ses notes ce qu'elle avait vu et entendu :

Un des Anges s'est levé et tourné vers nous. A ce moment, j'ai entendu la voix de notre bonne Mère, qui me disait :

«Il faut bien prier, à cause des malheurs et des châtiments qui vont arriver.»

 

En France, deux volcans vont sauter, et des montagnes s'écrouler.

Les malheurs de la Martinique ne sont rien à côté de tout ce qui va arriver.

 

Je vois une grande destruction de mon peuple : J'en vois périr un grand nombre dans les flammes, d'autres par l'eau,

une autre partie par la famine, par la peste et par la guerre.

 

C'est la guerre civile qui va commencer, et le sang va couler à flots...»

 

J'ai prié le bon Jésus pour tous les malheurs, dont nous sommes tous menacés, et Il m'a dit :

 

«Ici, vous êtes venus en grand nombre : beaucoup sont venus pour la prière, et les autres pour se moquer.

 

Hors France, beaucoup de tremblements de terre ; des volcans aussi vont sauter, des montagnes vont s'écrouler.»

 

Pendant que le Sacré-Cœur me disait pour tous les châtiments, j'entendis aussi la voix de notre bonne Mère, qui disait :

 

« S'ils priaient ! S'ils voulaient se convertir ! Ces malheurs ne seraient ils pas atténués ?... »

 

Et puis le bon Jésus a disparu un instant, et il a reparu l'air moins sévère. Il nous a bénis. »

 

Marie Martel rapporte de la vision du 3 mai 1903 :

«...Le triomphe viendra, ce ne sera pas long... Je prie, Je supplie mon divin Fils, avec le cœur de la plus tendre des mères, afin qu'il éloigne les fléaux...

 

O mes enfants, priez, priez beaucoup!... Il faudra prier beaucoup pendant les mois d'août et de septembre...

 

Il faut prier pour le futur Roi...et pour le Souverain Pontife...

 

Vision de la mort de Léon XIII:

 

Pendant ce mois, qui vit la fin de la longue et glorieuse carrière du grand Pontife Léon XIII, le pape du Rosaire,

la Voyante entendit souvent la voix de la Sainte Vierge à son sujet.

 

Le 8 juillet, j'ai entendu la voix de Notre Seigneur qui me dit :

« Mes enfants, en ce moment le Saint Père pense à vous tous : il vous bénit » 

 

Quand je suis allée réciter mon rosaire, je l'ai offert pour le rétablissement du Saint Père.

Après avoir prié un instant, la voix de notre bonne Mère du Ciel me dit :

 

«Mon enfant, le Saint Père sera bientôt avec moi ; il va bientôt vous quitter... Son heure est très proche, Je le bénis...

 

Mon enfant, dis à ton père spirituel que c'est moi qui recueillerai son dernier soupir (du Saint Père) ; Je lui apparaîtrai

au moment de sa mort, et ceux qui l'entoureront s'apercevront de quelque chose, et ils n'en parleront pas ; ils le garderont pour eux, mais moi, mon enfant, Je le révélerai à de saintes âmes, qui le publieront... 

 

Mon enfant, si tu pries bien, il t'apparaîtra après sa mort.»

 

Le 13 juillet, je priais pour le Saint Père ; j'entendis la voix de notre bonne Mère du Ciel qui me dit :

« Il va être bientôt heureux, car sa fin est proche, et il vous bénit à l'instant, il a mérité

sa couronne, car il a toujours été zélé pour son Église.

 

Il a eu beaucoup à souffrir à cause de la France et du haut clergé, mais Dieu va l'en délivrer, et lui donner

la belle place qu'il lui a préparée là-haut, Je le vois venir recevoir sa couronne...»

 

Le 15 juillet, la Sainte Vierge me dit :

«D'ici peu, mon enfant, le Saint Père va être bien heureux, je vais aller le chercher : je serai accompagnée de mes Anges...

 

Si tous mes enfants lui ressemblaient, que de larmes ils m'épargneraient !...

 

O mes enfants, vous pouvez le prier : c'est un saint ! Un jour viendra où on le reconnaîtra...»

 

Pour la fête de notre bonne Mère du Ciel, je lui portai un bouquet de roses. Au même instant où je mettais ce bouquet aux pieds de la Sainte Vierge, j'entendis ces mots : « Mon enfant, offre-moi ces fleurs en l'honneur de la sainteté du Saint Père.

Mon enfant, quand tu verras la rose du milieu du bouquet se faner, ce sera au moment de la mort du Saint Père.»

 

Le matin, à 4 heures, le jour même de la mort du Saint Père (20 juillet), j'entendis une voix, de ma chambre, qui me dit

que le Saint Père allait mourir le soir, à 4 heures.

 

Document présenté par le Révérend Père LESSERTEUR, professeur de théologie,

lors du Congrès Marial de Fribourg, le 19 août 1902. 

 

Ce rapport fut, sur ordre de Mgr Deruaz, incorporé dans le compte rendu général

publié en 1903, revêtu de l'imprimatur de l'évêque de Blois. 

LES APPARITIONS DE TILLY-SUR-SEULLES:  par le Révérend Père LESSERTEUR, professeur de théologie.

 

De 1896 à 1899, à Tilly-sur-Seulles, dans le diocèse de Bayeux, eut lieu une série d'apparitions de la Vierge Marie que l'Église n'a pas encore reconnues, bien que le lieu fut pendant longtemps l'objet de nombreux pèlerinages.

 

Une première chapelle en bois fut érigée en 1897, et placée sous le vocable: Notre-Dame du Rosaire.

 

Cette chapelle fut détruite par les bombardements de 1944. Elle fut reconstruite en mai 1953 et appelée: Chapelle du Très Saint Rosaire.

 

Que s'était-il passé en 1896 ?

Les opinions étant très contradictoires, nous nous référerons au document présenté par le Révérend Père LESSERTEUR, professeur de théologie, lors du Congrès Marial de Fribourg, le 19 août 1902. 

 

Ce rapport fut, sur ordre de Mgr Deruaz, incorporé dans le compte rendu général publié en 1903, revêtu de l'imprimatur de l'évêque de Blois. 

 

Au début de son rapport, le Révérend Père Lesserteur indique: 

- que le sujet dont il va parler: les événements merveilleux qui se sont passés, de 1896 à 1899, à Tilly-sur-Seulles, dans le diocèse de Bayeux, sont un sujet difficile autour duquel "plane une atmosphère de préventions et de défaveur, dont on a réussi à l'envelopper, et qui constitue peut-être la plus belle manifestation de la Très Sainte Vierge à l'égard de la France , si favorisé pourtant sous ce rapport."  

- que le temps dont il dispose ne lui permet pas d'exposer les faits dans leur intégralité. 

- que les preuves sur lesquelles il appuie son rapport sont basées sur la conviction des personnes sérieuses qui s'en sont occupées.  

 

Le Père affirme qu'il a suivi et examiné ces événements de très près, et qu'il est convaincu "qu' il y a là une magnifique efflorescence de surnaturel divin, qui, au point de vue théologique et doctrinal, s'impose avec tous les caractères d'incontestabilité qui peuvent être exigés, et qui s'affirme avec une dignité parfaite, un éclat incomparable, et une abondance de grâces de premier ordre." 

 

En conséquence, le Père Lesserteur aimerait que le congrès Marial de Fribourg, du 19 août 1902, émette le vœu qu'une enquête sérieuse et officielle de ces faits soit ouverte par l'autorité ecclésiastique compétente.

 

Le Père Lesserteur évoque ensuite l'enchaînement des événements.

 

1-Les premiers faits merveilleux ont eu pour théâtre une école libre, dirigée par des Sœurs du Sacré-Cœur, et eurent pour témoins trois religieuses et une soixantaine d'enfants, dont six seulement avaient fait leur première Communion, sans compter quelques personnes étrangères qui se trouvaient accidentellement présentes.  

 

Le 18 mars 1896, alors que les élèves récitaient la prière du soir, vers quatre heures de l'après-midi, une Vierge, rayonnante de clarté apparut tout à coup dans les airs, au-dessus d'un plateau situé à près de 1200 mètres de l'école. Pourtant l'apparition semblait très proche.

 

La Vierge était vêtue d'une robe blanche serrée à la taille par une large ceinture blanche légèrement bleutée. Un voile enveloppait sa tête. Un nuage lumineux l'entourait et s'étendait sous ses pieds. Vite, on se met à réciter le chapelet.

 

Les Ave s'égrènent… sans lassitude, durant plus d'une heure. Les enfants de cinq à sept ans, restèrent à genoux sur les tables, sans ressentir la moindre fatigue.

 

2-Pendant les cinq jours qui suivirent, le pasteur de la paroisse interdit aux enfants de regarder par les fenêtres. Mais on continuait à réciter le chapelet, à genoux sur les dalles. Le 24 mars, veille de la fête de l'Annonciation de Marie, la défense est levée, et à 4 h 30 on commença la récitation du chapelet, à genoux sur les bancs, comme on avait coutume de le faire auparavant.

 

La première dizaine était à peine achevée que l'apparition, toute éblouissante de clarté, se manifesta de nouveau. Mais l'on continua à prier le chapelet, les enfants craignant de voir disparaître trop tôt la céleste visiteuse, comme cela s'était passé la 1ère fois. Mais ce jour-là, la ferveur des enfants ne se ralentit pas durant une heure entière, que la vision resta devant elles.  

 

Le lendemain, jour de l'Annonciation, à peine le chapelet était-il commencé que la Vierge apparut, plus radieuse encore que les jours précédents.

 

Bientôt l'apparition joignit les mains et pria avec les enfants.  Ce jour-là, on constata un phénomène extraordinaire qui ne reparut plus les jours suivants. Non seulement les rayons de l'apparition se reflétaient sur les murs et les fenêtres de la classe, mais on apercevait l'image de la Vierge elle-même, comme peinte sur les carreaux, au milieu d'un flot de lumière.


 

Les trois religieuses de l'École Libre (Sœurs du Sacré-Cœur de Coutances)

Le 27 du même mois, fête de Notre-Dame des Sept-Douleurs, la Vierge se montra avec une tache rouge, comme une tache de sang, du côté du cœur. Les 28, 29, 30 et 31 mars furent marqués par d'autres apparitions.

 

Le 31 mars, la vision dura cinq quarts d'heure, et pendant ce temps, l'une des religieuses et plusieurs des grandes élèves, allèrent explorer le plateau, au-dessus duquel on voyait planer la Vierge, dans l'espoir de la voir de près, de pouvoir lui parler et de recevoir ses ordres. Mais elles ne virent rien à endroit indiqué, situé à quelques mètres d'un ormeau qui poussait au milieu d'une haie séparant un champ d'un herbage. Pourtant les personnes restées à l'école voyaient bien l'apparition.  

 

4-Pendant le mois d'avril 1896, la Vierge apparut neuf fois: les 1er, 3, 6, 9, 10, 12, 18, 19 et 28.

 

Le 9 avril, outre la vision ordinaire, on aperçut aussi, pendant quelques instants, la flèche brillante d'un clocher en belles pierres blanches. À un certain moment, le 19 avril, les Religieuses virent la Vierge étendre les mains, comme pour bénir la foule qui était venue mais qui ne la voyait pas. Le mois de mai ne fut favorisé que de trois visions: les 1er, 2 et 27 mai.  

 

5-Puis les visions devinrent encore plus rares pendant le mois de juin, qui n'en compta que deux: la première, le 11, veille de la fête du Sacré-Cœur, dura 2 heures et demie, et la seconde, beaucoup plus courte, le 30. Arriva enfin le mois de juillet, qui devait voir se clore le premier cycle mystérieux de ces faveurs divines.

 

C'est alors qu'eurent lieu, le 2 juillet, quelques événements regrettables: quelques personnes eurent une vision d'ordre suspect. Aussi, lorsque le mois de juillet fut à moitié passé, les religieuses commencèrent-elles une neuvaine à sainte Anne, pour demander à la Mère de la Très Sainte Vierge, par le Sacré-Cœur de Jésus, d'intercéder auprès de sa Fille bien-aimée, afin qu'elle daignât manifester le dessein pour lequel Elle était apparue avec tant d'éclat et de bonté.

 

6-Le 25 juillet, veille de la fête de Sainte Anne, tandis que les enfants et les Sœurs terminaient les prières de la classe, l'apparition se montra au lieu accoutumé, mais non plus sur un nuage, comme d'habitude, mais sur un large piédestal, qui ne s'effaça que lentement, après la disparition complète de la Vierge.

 

Cette courte vision devait être le dernier adieu de la Mère à ses enfants, car c'était fini! La Vierge Marie ne devait plus se montrer à leurs yeux sur la terre, mais ce n'était pas encore la réponse désirée.

 

Le lendemain, dimanche, fête de Sainte Anne, devait être ce grand jour.

 

Ce jour-là, on célébra à Tilly, avec une grande solennité, l'affiliation de la paroisse à l'Adoration perpétuelle de Montmartre. Toutes les personnes pieuses de Tilly et les étrangers présents dans la localité, qui s'étaient unis aux Religieuses et aux élèves, pour faire la neuvaine, s'approchèrent tous ensemble de la sainte table, dans un même élan de foi, de confiance et d'amour. Mais ce n'était pas encore la fin. 

 

Dans la soirée, après les Vêpres, plusieurs personnes dont la Sœur Supérieure jetèrent aussi un cri d'admiration. Vite on appela les sœurs et les fillettes présentes; et toutes eurent la même vision: au lieu même des apparitions, à droite de l'ormeau, mais en arrière, se dressait une basilique resplendissante, d'un blanc éclatant, ressortant avec vigueur sur le fond du ciel, très chargé et très noir en ce moment.

 

Il faisait en effet un très mauvais temps ce jour-là.

 

C'était un composé de tours, de tourelles, de clochetons, gracieux et majestueux à l'infini, que les heureuses voyantes ne pouvaient se lasser de contempler, mais qu'elles se déclarèrent ensuite incapables de reproduire.

 

Pendant l'espace d'une heure, la vision disparut et reparut une douzaine de fois, persistant parfois le temps de réciter deux dizaines de chapelet.

 

À la Salette et à Lourdes, la Vierge avait fait connaître ses volontés, en disant ce qu'elle voulait. À Pontmain, elle l'avait fait non par des paroles, mais par des inscriptions.

 

À Tilly, elle le fit par un signe tellement expressif, qu'il n'était pas possible de lui donner une signification autre que ce1le-ci: "Je veux que l'on me construise ici, sur ce plateau, un sanctuaire grandiose."

 

Les apparitions de Tilly semblent incontestables. Dès la fin du mois de mars 1896, les foules commencèrent à affluer sur le plateau des apparitions. Malheureusement se produisirent bientôt des phénomènes étranges et troublants.

 

Le Père Lesserteur estime qu'il serait déraisonnable d'y attacher une trop grande importance. Et pour fortifier son affirmation il rapporte qu'à Lourdes, de nombreuses contrefaçons du divin se manifestèrent. Le singe de Dieu cherche toujours à tromper les hommes.

 

Puis, après cette mise en garde, le Père Lesserteur passe au récit des principaux événements surnaturels, qui se succédèrent de 1896 à 1899.

 

En effet, il commence par indiquer que ce qui s'était passé n'était qu'un prélude, "magnifique et grandiose il est vrai, qui serait resté en grande partie incompris, s'il n'eût reçu une interprétation authentique.

 

Cette interprétation sera donnée, et "fera partie d'une nouvelle série de prodiges encore plus éclatants, qui constitue comme le deuxième acte de ce drame divin, incomparable."  

 

Le Père Lesserteur poursuit sa réflexion: "La Vierge, en continuant à apparaître aux voyantes de l'école, sans se rapprocher d'elles, leur avait suffisamment fait comprendre qu'Elle ne leur parlerait pas autrement que par la vue d'un symbole ou d'un signe. Leur mission à elles était finie... 

 

Mais la persistance à se montrer toujours au-dessus d'un même lieu, semblait indiquer que là, devait se réaliser le dessein, dont l'intention venait d'être manifestée."

 

Les autres apparitions

 

Nous sommes en avril 1896, et voici que deux femmes, Marie Martel et Louise Polinière, annoncent avoir vu Marie, la Mère du Christ, près de ormeau où elle était apparue pendant si longtemps.

 

Mais c'est surtout à Marie Martel, originaire du village de Cristot, éloigné de Tilly de 5 kilomètres que le Père Lesserteur va s'attacher.

 

En 1896, Marie Martel avait vingt-quatre ans et elle était couturière à la journée. Pieuse jeune fille, à peine eut-elle entendu parler des visions de l'école, qu'un immense désir de les voir, s'empara de son âme.

 

Et, un soir, sa journée terminée, elle se rendit au champ de l'apparition. Là, elle fit comme tout le monde: elle récita le chapelet et chanta des cantiques.

 

Pendant vingt-huit jours, malgré le mauvais temps, elle fit tous les soirs, avec sa mère ou avec une voisine, les dix kilomètres aller et retour qui séparent Cristot de Tilly. Le 25 avril 1896, elle eut une première vision, de courte durée.

 

Trois jours après elle eut une nouvelle vision. Plus tard elle raconta que la Vierge, "d'une beauté toute céleste, était vêtue de blanc, avec une ceinture bleue, un voile sur sa tête, et des roses d'or sur ses pieds nus.

 

À ses pieds, sur une banderole blanche, ces mots étaient écrits en lettres d'or: Je suis l'Immaculée.

 

Le bonheur de Marie Martel était immense, mais bientôt les épreuves commencèrent: persécutions, calomnies, tracasseries de tous genres.

 

À cela il faut ajouter de grandes épreuves de santé: elle ne peut plus marcher qu'avec peine, mais cela ne l'empêche pas de se traîner, comme elle peut, jusqu'au champ de l'apparition.

 

Heureusement, afin de lui éviter la fatigue des aller et retour, une dame de Tilly la recueillit chez elle comme servante, dès le 15 juin 1896. Les premières visions se firent sans extase, mais bientôt Marie Martel entra en extase pendant les visions, et cela pendant les trois ans que durèrent les apparitions.

 

Dès le mois d'août 1896, on constata, pendant les extases, dans les yeux de la voyante, un phénomène étrange, qui se reproduisit souvent.

 

De nombreux témoins aperçurent dans les yeux de la voyante, l'image d'une Vierge très lumineuse, vêtue d'une robe blanche, serrée à la taille par une ceinture bleu céleste, et enveloppée d'un voile léger. Des rayons s'échappaient de ses mains.

 

Cela ressemblait à l'image de la Vierge qui avait été aperçue plusieurs fois sur les carreaux des fenêtres de l'école des Sœurs, le 25 mars 1896. Cependant, tous les assistants ne virent pas cette vision dans les yeux de Marie Martel.  

 

Vers la fin de septembre 1896, et bien souvent après, la sainte Vierge prononça souvent le mot: "Pénitence", qu'elle répétait parfois jusqu'à 6 ou 7 fois.

 

Cela annonçait-il que la voyante aurait beaucoup à souffrir pour les pécheurs?

 

Certainement, car la vie de Marie Martel devint rapidement extrêmement douloureuse.

 

Dès le commencement de 1897, les extases deviennent plus longues, et la voyante, accompagnée de la foule, récitait le Rosaire en entier. Pendant la récitation du Rosaire, il arrivait parfois que la voyante ajoutait une invocation: "Notre-Dame du très saint rosaire, priez pour nous!" 

 

Curieusement, cette récitation spontanée du rosaire correspondait aux instructions du pape Léon XIII, et le jour de Pâques, le 18 avril 1897, deux des Anges, qui étaient agenouillés aux pieds de la Vierge, déroulèrent tout à coup devant la voyante une banderole, sur laquelle étaient inscrits ces mots: Reine du très Saint Rosaire...  

 

Pendant le mois de septembre 1897, les extases deviennent de plus en plus impressionnantes, et la Vierge demande que l'on récite le Rosaire, en sa présence, tous les jours du mois d'octobre, à 4 heures du soir.

 

Depuis 1883, Léon XIII demandait avec insistance que le peuple chrétien récitât le chapelet pendant le mois d'octobre afin que cessent les maux qui affligeaient l'Église. En 1884, Léon XIII réitéra son appel dans une encyclique.

 

En 1885, il décréta que le mois d'octobre serait désormais consacré au Rosaire, d'une manière permanente.

 

En 1897, Léon XIII rappela toutes ses encycliques précédentes, sur le Rosaire et sur le mois qu'il avait consacré à cette dévotion. C'est alors que se produisirent de nouveaux événements à Tilly.

 

Vers la fin du mois de septembre 1897, près de la Vierge Marie, une banderole apparut, tenue par deux Anges. Sur la banderolle étaient inscrits: "Mystères joyeux, Mystères douloureux, Mystères glorieux". Puis, la Vierge demanda à la voyante de réciter dorénavant le Rosaire, en méditant les mystères écrits[1]. Comme Marie Martel ne les connaissait pas, Marie se fit l'institutrice de son enfant.

 

Sur de longues bandes blanches les mystères et les grâces correspondantes à demander étaient inscrites. Le texte de ces mystères sera montré à la voyante, jusqu'à ce qu'elle les sache par cœur et puisse les réciter sans se tromper. L'énoncé du mystère et de la grâce à demander était net et précis. Il répondait aux données de la plus saine théologie et offrait un résumé admirable de la vie et des vertus chrétiennes.

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